xnwrx a écrit : ↑02 sept. 2024, 07:18Je pense que ce phénomène est lié aux propriétés de phase du filtre passe bande, qui en ordre 2 passe de +90° avant f0 à -90° après f0 de manière d'autant plus brutale que le facteur Q est élevé. Or lorsque le signal d'excitation passe du sinus à plus rien, la largeur de bande du signal s'élargie. Les fréquences très proches de la fréquence du sinus joué viennent donc ponctuellement s'ajouter en quadrature avec le mode, ce qui l'atténue de manière un peu chaotique certes, mais ça l'atténue tout de même violemment. Puis une fois l'extinction passée, la largeur de bande extrêmement ponctuelle n'existe plus et le mode réapparait seul, mais bien atténué avant de disparaître définitivement.. Il est même très certainement possible d'optimiser cette atténuation en jouant sur les caractéristiques du filtre.
Oui, c'est l'explication "spectrale".
D'autres approches sont possibles pour décrire le même phénomène.
Approche algorithmique :
Elle a l'avantage de bien mettre en lumière l'erreur qui consiste à croire qu'un égaliseur est un simple réglage de gain à une fréquence donnée. En fait, c'est bien plus complexe qu'un simple changement de niveau.
Si on appelle x(n) les échantillons du son numérique avant le filtre, et y(n) les échantillons numériques modifiés, en sortie de filtre, alors on peut modéliser un filtre FIR de la façon suivante :
y(n) = A*x(n) + B*x(n-1) + C*x(n-2) + D*x(n-3) etc.
Le nombre de coefficients A, B, C, D etc est le nombre de "taps" du filtre. Ces coefficients ne sont rien d'autre que les échantillons du fichier de convolution.
Un filtre IIR, en revanche, est de la forme
y(n+1) = A*x(n) + B*y(n)
C'est donc un filtre récursif, car chaque y dépend du y précédent.
A partir de là on ne peut plus affirmer qu'il n'a pas d'effet temporel. On voit dans cette formule simplifiée (un vrai IIR a bien plus de coefficients que ça mais je ne sais pas à quoi ils servent) qu'il va se passer des tas de choses après l'extinction du signal, pour le meilleur ou pour le pire.
Approche impulsionnelle :
Chaque filtre IIR possède une réponse impulsionnelle. Il transforme une impulsion pure en une oscillation virtuellement infinie. Ce qui est vrai pour une impulsion est vrai pour un signal : ça ne va pas s'arrêter d'osciller en même temps que le signal, mais bien plus tard.
Approche "boîte noire" :
Sous condition que le mode propre soit pur et sans excess phase, il est identique à un filtre IIR. Or, on peut toujours(*) annuler un filtre IIR par un autre, égal et opposé.
Il suffit donc de créer un filtre IIR égal et opposé au mode propre à corriger, et on retrouvera le signal d'origine (dans la réalité, il faut une grande quantité de filtres).
(*) Pour les mathématiciens, l'exception est un filtre qui coupe tout. On ne peut pas l'annuler.
Pour nous, le problème est que la courbe de réponse est variable selon la position d'écoute, et qu'il y a du bruit de fond.
xnwrx a écrit : ↑02 sept. 2024, 07:18Il serait intéressant de voir ce qui se passe à l'attaque, car le même phénomène existe. J'imagine que ça retarde l'instant de l'attaque.
Oui, et en corrigeant un mode, cela remet l'attaque en place.
Il faudra que j'extraie un exemple d'attaque corrigée. Il y en a sûrement dans mes enregistrements. Je n'ai regardé que les extinctions.
xnwrx a écrit : ↑02 sept. 2024, 07:18En tous cas rien à voir avec la phase minimale et ça me rassure.
Dans ton raisonnement, quand tu dis qu'on passe de +90° avant f0 à -90° après f0, tu fais implicitement l'hypothèse de la phase minimale.
Sans cela, il n'y aurait aucune raison que la phase ait une valeur particulière autour de f0. Ce sont les conditions de phase minimale qui imposent +90 avant et -90 après.
Par exemple avec un filtre à phase linéaire, la phase vaut 0 partout, même avant et après f0.