Que valent les ampli numériques?

[Haskil]

Je suis bien content d’écouter du classique qui ne souffre pas de cette loudness war à de rarissimes exceptions près.
Et qui ne « bénéficie » tout aussi rarement d’éditions en LP des nouveautés.
En plus de quoi, il n’y a pas que la dynamique à prendre en compte : le LP a une bande passante réduite en fin de face, distorsions harmoniques qui croissent avec le niveau qui s’élève, de la distorsion en fin de face, réduction de l’espace stéréo et passage en mono dans le grave… et l’usure du sillon et de diamant bien sûr !

[Dagda]

Lorsque je lance ma playlist de test, composée en grande partie de Métal, les morceaux les plus discriminant pour un système sont justement dans ce répertoire.

J'ai des CD NRDS et consort.

Lorsque je mettais au point mes enceintes de salon (le projet Hybrid sur le forum d'en face) ces pistes passaient sans souci. La dynamique n'était pas un souci, mais comme il y a souvent très peu d'instruments avec des enregistrements bien "feutrés" bah ça passait crème !

En revanche, lorsque j'attaquais les morceaux très très chargés avec une dynamique disons réduite, là ce n'était plus la même limonade.
Dans le bas médium et le grave ça met en avant un mauvais calage entre la voie grave et le médium.
Les guitares saturées, les cymbales, mettent en avant directement un équilibre foiré et un hors axe chaotique dans la zone des 2 - 6 kilohertz ...

Après j'ai des morceaux que je connais par cœur et il m'est facile de trouver un souci sur un système lorsque je passe ces morceaux spécifiquement.

Et je tourne avec des amplis classe D depuis plus de 15 ans.

D.

[Fledermaus]

Les CD NRDS et autres démo audiophile c'est ce qu'il y a de plus flatteur et de moins discriminant - à l'opposé tu as le bruit rose, qui met en évidence les aberrations tonales - et entre les deux, bah y'a le métal

[Dagda]

Certains groupes que j'écoute sont assez proche du bruit rose

[Haskil]

Bien d’accord ! Ces sites qui ne fondent la qualité des enregistrements que sur le DR pour déclarer in fine la supériorité du vinyle ne sont pas très sérieux.
La loudness war n’y peut rien : le vinyle est beaucoup moins performant que le CD…
Et les amplis de classe D ne se lr pas plus numériques que le DSD !

[Didier]

Haskil c'est vraiment une bonne chose que quelqu'un qui a ton expérience dans le domaine soit sur le forum.
Cela dit, bien que j'écoute 95% de demat et une grande partie en qualité CD, j'ai remarqué que certains vieux albums sonnaient mieux en vinyle, tel que, par exemple, le très connu Dire Straits "Brother in arms".
A la volée, on peut directement comparer les deux versions et c'est assez flagrant
Pourtant ma partie phono est relativement modeste...
Je n'ai pas d'explication à cela.

[Haskil]

Merci. Mais ce ne sont que des exemples précis qui sont des épiphénomènes.

J'ai donné la quasi totalité de mes vinyles, mais il m'en reste quand même encore assez - environ un millier - pour en trouver facilement des effroyablement durs, acides, compressés dynamiquement, déséquilibrés en fréquences que leur réédition en CD a amélioré, voire simplement rendu écoutables...

Le problème n'est jamais l'analogique versus le numérique. Il est toujours à trouver dans la qualité du travail des preneurs de son, mixeurs et producteurs et aussi, il faut l'admettre : ce n'est pas toujours un problème quand cette compression dynamique est une volonté artistique.

Dans ton cas, c'est "simple" : si tu numérises toi même ton vinyle en 24/96 puis que tu le décimes avec un bon logiciel en 16/44.1 tu vas te retrouver avec un clone de ton vinyle lu chez toi sur ta chaine. ce fichier lu et comparé à la volée avec le vinyle lu sur ta platine... ne montrera aucune différence... Voici ce qui élimine la responsabilité du numérique...

D'où vient la mauvaise qualité de son CD ? Ben, l'éditeur qui a fait la numérisation a sans doute travaillé aussi mal que les ingés son d'EMI à Abbey Road quand ils ont réédités les enregistrements analogique de Maria Callas... Ce que leurs successeurs avouent dans la dernière édition en date...

Au lieu de partir des bandes originelles, ils étaient partis de copies corrigées pour l'édition vinyle... donc bidouillées pour que le maximum puisse entrer dans le sillon lors de la gravure RIAA... Du coup, cette bande ne sonnait pas très bien en fait écoutées 40 ans plus tard, donc ils ont corrigés pour relever ce qui avait été atténué, baisser ce qui avait été relevé, ont en plus coupé l'extrême aigu pour atténuer le bruit de bande de la copie... Surtout si le magnétophone utilisé ne reprend pas les réglages précis de celui qui a été utilisé pour enregistrer la bande originellement... Or : chaque bande magnétique, selon son type et sa marque, exige un réglage de polarisation et d'azimut précis des têtes de lecture... Certains grands techniciens le notent sur les feuilles de production... pas tous...

Mais on ne récupére jamais ce qu'on a enlevé... et c'est ainsi qu'un CD peut sonner de façon plus mauvaise qu'un LP...

Pour la dernière édition, ils ont sorti les vraies bandes originelles, celles qui sont conservées en lieu sûr et ne sont jamais sorties ou quasi de leur antre maintenue à température et humidité constante et souvent très très loin en kms des studios... Et là, copie droite sur un magnéto réglé aux petits oignons... et surprise d'entendre pour la première fois 100% de ce qui est sur la bande...


PS. Parmi le folklore audiophile du vinyle, il y a le mythe cellules/bras de grand luxe... Une cellule à 100 euros très bien installée-réglées sur un bras libre sur ses pivots, bien chargée par un préampli phono adapté... donnent 98% du résultat atteint par une cellule et bras à plusieurs milliers d'euros... Et crois moi, j'en ai usé des cellules à une époque où le très haut de gamme en la matière ne valait pas le prix d'une Dacia Spring...

Mais bon les amplis de classe D ne sont en rien numérique... et même les FDA dont l'étage final est en classe D lui aussi...
ça existe des puces d'amplification numériques apparemment mais seulement de toute petite puissance, il me semble.