Réflexions sur la haute fidélité de l'image
Posté : 23 mars 2025, 21:16
En hifi, on parle beaucoup de la haute fidélité sonore, de la neutralité du son. De l'impression d'avoir les musiciens devant soi. De reproduire le réel.
Mais en image, curieusement, on entend jamais parler de haute fidélité des couleurs. De l'impression d'être devant un paysage réel.
Sur le marché des enceintes d'une part, et des écrans d'autre part, on observe la même séparation entre les modèles grand public, et les moniteurs pro. Seuls les second publient les caractéristiques techniques relatifs à la justesse de la reproduction du son ou de l'image.
Il n'y a qu'a comparer la fiche publicitaire d'une TV :
Avec celle d'un moniteur pro :
Seul le moniteur pro affiche ses caractéristiques techniques.
98% DCI-P3, c'est un peu l'équivalent de la bande passante en audio : est-ce qu'il monte à 15 kHz, 20 kHz ou 30 kHz.
Color accuracy deltaE < 2, c'est le plus important pour la fidélité de l'image. Cela équivaut pour une enceinte à avoir la bande passante contenue dans +/- 1.5 dB.
HDR400, c'est l'équivalent de la puissance maximale pour en enceinte : par exemple 40 Watts.
Rien de tout cela n'est indiqué sur la TV.
On trouve même des démos de comparaison avec le réel, équivalentes en image à celles de Cabasse pour le son : à 4 minutes dans ce VLOG de PP World à Las Vegas, Samsung place son moniteur à côté d'une scène réelle pour montrer que les couleurs sont fidèles : https://youtu.be/EBOdTcAzL1w?si=T6PpJMyWyRFza5ZB&t=242
Là où il y a une différence entre le monde de l'audio et celui de l'image, c'est que dans le haut de gamme audio grand public, on vante la fidélité du son, bien que sans aucune caractéristique technique pour le prouver.
Par contre, dans le monde de l'image haut de gamme grand public, rien de tout cela. On vante la fluidité (qui n'existe pas au cinéma), la couverture du gamut (ce qui ne n'implique pas la fidélité), le niveau de noir (équivalent à la descente dans le grave d'une enceinte, là d'accord), et surtout la présence d'IA qui va transformer magiquement nos DVD et nos vidéos Youtube en HDR 4K. A aucun moment on ne vante la justesse des couleurs, ou le réalisme des images, bien au contraire !
Il faut dire que la mesure de la fidélité en image n'est pas simple.
D'abord, la théorie derrière la reproduction des images est très compliquée. Derrière un moniteur audio, il y a des curseurs indiquant une correction de grave, d'aigu, et une compensation de l'effet console. On comprend assez bien à quoi ils servent.
Dans le menu d'un moniteur vidéo, on a le choix entre les gamuts SMPTE-C, EBU, rec709, sRGB, DCI P3 et BT2020, et dans l'option EOTF, on a le choix entre gamma, sRGB, HLG et PQ.
Bonne chance pour trouver la signification de chacun, et lequel choisir. L'info est disponible sur le web, mais nécessite beaucoup de temps et d'efforts pour comprendre.
La seconde difficulté est commune à l'audio et à l'image, ce sont les instruments de mesure. On peut, avec les moyens du bord, avoir une vague idée de la réponse d'une enceinte, mais pour mesurer précisément, il faut un banc de mesure Klippel hors de prix. C'est pareil pour l'image. Une sonde de calibration peut donner une vague idée, mais pour mesurer précisément un écran, il faut un specto-radiomètre très coûteux (de 6000 à 40000 euros).
On observe tout de même des progrès constants, et des prix de plus en plus bas. Les moniteurs vidéo vendus à moins de 1000 euros, avec une fidélité des couleurs garantie, n'existaient pas il y a seulement 10 ans.
Ajourd'hui, la gamme Pro Art d'Asus est un peu l'équivalent des moniteurs audio Kali : une recherche de la fidélité pour un prix le plus bas possible.
La seule chose qu'on ne trouve pas en moniteurs vidéo, ce sont les grandes diagonales.
Mais en image, curieusement, on entend jamais parler de haute fidélité des couleurs. De l'impression d'être devant un paysage réel.
Sur le marché des enceintes d'une part, et des écrans d'autre part, on observe la même séparation entre les modèles grand public, et les moniteurs pro. Seuls les second publient les caractéristiques techniques relatifs à la justesse de la reproduction du son ou de l'image.
Il n'y a qu'a comparer la fiche publicitaire d'une TV :
Avec celle d'un moniteur pro :
Seul le moniteur pro affiche ses caractéristiques techniques.
98% DCI-P3, c'est un peu l'équivalent de la bande passante en audio : est-ce qu'il monte à 15 kHz, 20 kHz ou 30 kHz.
Color accuracy deltaE < 2, c'est le plus important pour la fidélité de l'image. Cela équivaut pour une enceinte à avoir la bande passante contenue dans +/- 1.5 dB.
HDR400, c'est l'équivalent de la puissance maximale pour en enceinte : par exemple 40 Watts.
Rien de tout cela n'est indiqué sur la TV.
On trouve même des démos de comparaison avec le réel, équivalentes en image à celles de Cabasse pour le son : à 4 minutes dans ce VLOG de PP World à Las Vegas, Samsung place son moniteur à côté d'une scène réelle pour montrer que les couleurs sont fidèles : https://youtu.be/EBOdTcAzL1w?si=T6PpJMyWyRFza5ZB&t=242
Là où il y a une différence entre le monde de l'audio et celui de l'image, c'est que dans le haut de gamme audio grand public, on vante la fidélité du son, bien que sans aucune caractéristique technique pour le prouver.
Par contre, dans le monde de l'image haut de gamme grand public, rien de tout cela. On vante la fluidité (qui n'existe pas au cinéma), la couverture du gamut (ce qui ne n'implique pas la fidélité), le niveau de noir (équivalent à la descente dans le grave d'une enceinte, là d'accord), et surtout la présence d'IA qui va transformer magiquement nos DVD et nos vidéos Youtube en HDR 4K. A aucun moment on ne vante la justesse des couleurs, ou le réalisme des images, bien au contraire !
Il faut dire que la mesure de la fidélité en image n'est pas simple.
D'abord, la théorie derrière la reproduction des images est très compliquée. Derrière un moniteur audio, il y a des curseurs indiquant une correction de grave, d'aigu, et une compensation de l'effet console. On comprend assez bien à quoi ils servent.
Dans le menu d'un moniteur vidéo, on a le choix entre les gamuts SMPTE-C, EBU, rec709, sRGB, DCI P3 et BT2020, et dans l'option EOTF, on a le choix entre gamma, sRGB, HLG et PQ.
Bonne chance pour trouver la signification de chacun, et lequel choisir. L'info est disponible sur le web, mais nécessite beaucoup de temps et d'efforts pour comprendre.
La seconde difficulté est commune à l'audio et à l'image, ce sont les instruments de mesure. On peut, avec les moyens du bord, avoir une vague idée de la réponse d'une enceinte, mais pour mesurer précisément, il faut un banc de mesure Klippel hors de prix. C'est pareil pour l'image. Une sonde de calibration peut donner une vague idée, mais pour mesurer précisément un écran, il faut un specto-radiomètre très coûteux (de 6000 à 40000 euros).
On observe tout de même des progrès constants, et des prix de plus en plus bas. Les moniteurs vidéo vendus à moins de 1000 euros, avec une fidélité des couleurs garantie, n'existaient pas il y a seulement 10 ans.
Ajourd'hui, la gamme Pro Art d'Asus est un peu l'équivalent des moniteurs audio Kali : une recherche de la fidélité pour un prix le plus bas possible.
La seule chose qu'on ne trouve pas en moniteurs vidéo, ce sont les grandes diagonales.