Bonjour à tous,
Indien a écrit : ↑22 nov. 2024, 13:27
Dans ta démonstration précédente, serait-il possible de simuler la courbe de réponse en fréquence des HP ayant servi d'exemple
Un logiciel comme WinISD est trompeur. Il ne simule que la fréquence de coupure basse. Pour simuler la fréquence de coupure haute, il faut utiliser HornResp. Mais pas besoin de simulateur, un simple calcul suffit. La fréquence de coupure haute d'un HP à radiation directe est donné par la formule Fh = C/(pi a) avec a le rayon de la membrane. Mes deux HP étant des 15", la fréquence de coupure haute est identique et vaut 576 hz.
@Sensunda
Oui, tu as raison. Les paramètres Qes et Qms dépendent de la masse parce que l'amortissement est ramené à la fréquence de résonnance. Ce que je voulais dire est que une masse en elle même ne donne aucun amortissement. L'amortissement vient de forces qui sont proportionnelles à la vitesse. Dans l'équation mécanique du HP ce sont bien seulement les termes Rms et Re/Bl^2 (via le couplage électromécanique) qui amortissent la membrane. Un HP théorique avec Rms nul et Re nul n'est pas amorti. Il oscille indéfiniment quelque soit sa masse.
Sensunda a écrit : ↑22 nov. 2024, 19:59
Tu précises aussi que la MMS n'a pas d'incidence sur la bande passante (haute je précise, j'espère que tu parlais aussi de cela, sinon mille excuses), alors qu'il me semblait au contraire que plus une membrane était lourde plus la capacité du moteur à la mouvoir baissait effondrant la rendement et donc la sensibilité dans les hautes fréquences, réduisant ainsi la bande passante ... Est-ce un raisonnement faux ?
Oui, il s'agit bien de la fréquence de coupure haute. Celle-ci est donnée par la formule ci-dessus et est bien indépendante de la masse dans le cas d'un HP à radiation directe.
Encore une fois, les explications sont données dans mon post :
HP a radiation directe versus a pavillon
La masse ne joue pas dans la fréquence de coupure haute parce que le HP à radiation directe fonctionne sous le régime de la masse (zone 3).
Dans le schéma électrique équivalent au comportement acoustique du HP qui permet de calculer le débit du diaphragme, on a un générateur de pression (équivalent à une tension) qui vaut Bl.U/(Sd Re) et les paramètres Mas, Cas, Ras et Rae qui représentent respectivement la masse, la suspension et les termes d'amortissement ( Mas = Mms/Sd^2 ; Cas = Sd^2 Cms ; Ras = Rms/Sd^2 ; Rae = Bl^2/(Sd^2 Re) )
Lorsque w >> ws (w pulsation), l'impédance des termes Cas, Ras et Rae deviennent négligeable. Le débit vaut alors simplement la tension devisée par l'impédance de la masse, soit :
qd = Bl U Sd /( Re Mms w)
La puissance acoustique rayonnée vaut le débit au carré multiplié par la résistance acoustique de rayonnement (effet joule P = R i^2). La résistance de rayonnement vaut :
Rar = rho w^2 / (2 pi C)
On déduit :
Pa = rho Sd^2 / (2 Pi C) . (Bl/Mms)^2 . (U / Re)^2
Tu remarqueras que le terme dépendant de la fréquence (w) se simplifie dans le résultat final qui fait que la puissance acoustique dissipée par le HP est constante.
Cette équation montre que la puissance est proportionnelle à (Bl/Mms)^2 et à Sd^2. Elle montre surtout qu'il n'y a pas de fréquence de coupure haute puisque le terme dépendant de la fréquence (w) s'est simplifié ! D'où vient alors la fréquence de coupure haute ? Elle ne vient pas du calcul du débit qui reste valable quelque soit la fréquence. Elle vient de la valeur de la résistance de rayonnement.
Lorsque la longueur d'onde de la fréquence vaut la circonférence de la membrane, l'expression de la résistance de rayonnement change. Cette résistance devient constante et vaut : rho C / Sd. La conséquence est que le terme w qui se simplifiait dans le calcul précédent ne se simplifie plus. La puissance vaut alors :
Pa = rho C Sd (Bl/Mms)^2 . (U / Re)^2 . (1/w^2)
Cette puissance décroit avec la fréquence générant une fréquence de coupure.
Ainsi la fréquence de coupure haute d'un HP à radiation directe ne vient pas d'une fréquence de coupure liée au débit (le débit varie toujours en 1/w) mais à une variation de la résistance acoustique de rayonnement qui ne dépend que d'un critère géométrique relatif à la circonférence de la membrane.
Dans le cas d'un HP à pavillon, celui-ci fonctionne sous le régime de la résistance. C'est-à-dire autour de la fréquence de résonance. La résistance de rayonnement est constante et c'est du débit que vient la fréquence de coupure haute (mass break point).
xnwrx a écrit : ↑22 nov. 2024, 21:02
Donc : on doit tout ramener à la même bande passante pour parler de choses comparables. Et là, la masse mobile et la motorisation n'ont plus aucun impact.
C'est pas le sujet Xavier. Le sujet n'est pas lié à la RI mais au comportement électroacoustique du HP. Le sujet est ; quels paramètres du HP joue sur la bande passante ? La masse a-t-elle un effet sur la fréquence de coupure haute du HP (hors filtrage) ? La réponse est non pour le HP à radiation directe, oui pour une compression. La RI n'y change rien.